Paul Eluard: Capital de la douleur (Alphaville)

Alphaville (1965)

Ta voix, tes yeux…
Tes mains, tes lèvres…
Nos silences, nos paroles…
La lumière qui s’en va…
La lumière qui revient.
Un seul sourire pour nous deux.
Par besoin de savoir,
J’ai vu la nuit créer le jour sans que
nous changions d’apparence.
O bien aimé de tous,
Et bien aimé d’un seul…
Au silence de ta bouche
A promis d’être heureuse.
De loin en loin est la haine;
De proche en proche est l’amour.
Par la caresse,
Nous sortons de notre enfance.
Je vois de mieux en mieux la forme humaine
Comme un dialogue d’amoureux,
Le coeur n’a qu’une seule bouche.
Toutes les choses au hasard,
Tous les mots dits sans y penser
Les sentiments à la dérive
Les hommes tournent dans la ville.
Le regard, la parole
Et le fait que je t’aime.
Tout est en mouvement.
Il suffit d’avancer pour vivre,
D’aller droit devant soi,Vers tous ceux que l’on aime
J’allais vers toi, j’allais sans fin vers la lumière.
Si tu souris, c’est pour mieux m’envahir
Les rayons de tes bras entrouvaient le brouillard…
.......................................................................................................................................................
Tu voz, tus ojos...
Tus manos, tus labios...
Nuestro silencio, nuestras palabras.
 La luz que se va, la luz que regresa.
Una sola sonrisa para nosotros dos.
Sin necesidad de saber.
Yo he visto la noche crear el día
sin que  nosotros cambiemos de apariencia.
O bien amada de todos,
y bien amada de uno solo
en el silencio tu boca
ha prometido ser feliz.
De lejanía en lejanía dice el odio
De cercanía en cercanía dice el amor
Por la caricia
salimos de nuestra infancia.
 Veo de mejor en mejor la forma humana,
como un diálogo de enamorados.
 El corazón tiene una sola boca.
Todas las cosas al azar,
 Todas las palabras dichas sin pensar.
Los sentimientos a la deriva.
Los hombres giran en la ciudad.
La mirada, la palabra
 y el hecho de que te amo.

Todo está en movimiento.
Basta con avanzar para vivir, dirigirse delante de sí hacia todos aquellos que amamos.
Iba hacia ti. Iba hacia la luz.
Si sonríes, es para invadirme mejor.
Los rayos de tus brazos entreabrían la niebla...


(Extracto)

Comentarios